Fuga XXIV in h

BWV 869

Cette ultime fugue du CTB 1 est la plus développée du recueil. Le connaisseur des œuvres de Bach ne peut s'empêcher de reconnaître dans la tonalité de si mineur une connotation particulière à cause, notamment,  de la "Messe" et du Prélude et fugue BWV 544 pour orgue. Il s'agit d'œuvres de grande envergure, au caractère sérieux voire austère. Tel est le caractère déjà du sujet avec ses appogiatures très expressives et ses intervalles de septième diminuée. La réponse transgresse les règles de mutation et retourne de manière anticipée à si mineur afin d'éviter une redite douloureuse comme indiquée en rouge sur la portée de la main gauche au début de la partition. Là encore Bach s'affranchit des règles, mais toujours au service de la musicalité !

Le matériel du contrepoint triple ne sera, là encore, pas utilisé de manière systématique, mais au contraire, évoluera vers des transformations successives, permettant de renouveler le discours en permanence.

Les premier, deuxième et dernier épisode (4°) sont traités en imitations canoniques, induisant un grand sentiment de fluidité à cette fugue. Le troisième, quant à lui utilise exclusivement la queue du C.S. 1.

Même pour un recueil au caractère pédagogique, d'utilisation domestique, Bach signe S.D.G. : Soli Deo Gloria !

Je forme des vœux pour que ce travail d'analyse vous aide à percevoir plus avant la qualité exceptionnelle de ces compositions et vous encourage à vous les approprier afin d'en tirer tout le miel possible...