S178 – Sonata in H-moll
La Sonate en si mineur de Franz Liszt est une œuvre majeure du répertoire pianistique. L’analyse détaillée des différents thèmes de l’œuvre nous montre qu’il s’agit d’une Faust-Symphonie dans le cadre d’une forme sonate bi-thématique ! Le fait qu’elle soit dédiée à Robert Schumann n’est, à mon avis, pas fortuit et pas seulement une réponse amicale à la dédicace dans le sens inverse de la Toccata de Robert Schumann à Franz Liszt. Il faut se rappeler la querelle qui animait alors les musiciens romantiques allemands entre les tenants de la musique « pure » et ceux qui pensaient qu’elle pouvait aller vers la description picturale ou littéraire. Le sens de l’histoire de la musique a donné le dernier mot aux derniers, les poèmes symphoniques d’un Richard Strauss ayant prouvé, si besoin était, combien la musique pouvait être descriptive (écoutez Till Eulenspiegels lustige Streiche…).
Dans ce contexte, il s’agit sûrement, pour Franz Liszt, de vouloir démontrer que la musique descriptive pouvait se mouvoir à l’intérieur d’une des formes les plus contraignantes.
Voici tout d’abord le plan de l’œuvre :

Pour bien appréhender cette œuvre, il convient de connaître le premier Faust de Goethe. il s’agit d’une pièce de théâtre en abîme ; Goethe, lui-même directeur du théâtre de Weimar de 1791 à 1817, demande à son « auteur » une pièce « nouvelle », à même de surprendre le public. Il s’agit donc à priori d’une farce, mais le sujet est grave à souhait. Il me semble que Liszt s’identifie pleinement au personnage de Faust, mais prend-il la pièce au deuxième ou au premier degré dans sa paraphrase musicale ?
Voici le résumé du début de la pièce, afin de situer le contexte.
PREMIER FAUST DE GOETHE
Livre de chevet de Franz Liszt notamment à Weimar
pendant la composition de la “Sonate”.
Prologue sur le théâtre :
Dissertation sur le théâtre entre le Directeur “pragmatique” sur le contentement du public et sa soif de nouveauté, le Poète “idéaliste” et conscient de sa fonction d’éveilleur de consciences et le Bouffon “intermédiaire” défenseur du hasard, de l’amour et de l’improvisation.
Le Directeur n’a aucune estime pour le public, ni d’illusions d’ailleurs ; il en connait les travers et veut les exploiter pour faire bonne recette.
Tout maussade d’ennui, chez nous l’un vient d’entrer ; (114)
L’autre sort d’un repas qu’il lui faut digérer ;
Plusieurs, et le dégoût chez eux est encore pire,
Amateurs de journaux, achèvent de les lire.
Osez fixer les yeux sur ces juges terribles! (123)
Les uns sont hébétés, les autres insensibles ;
En sortant, l’un au jeu compte passer la nuit ;
Un autre chez sa belle ira coucher sans bruit.
Maintenant, pauvre fou, si cela vous amuse,
Prostituez-leur donc l’honneur de votre muse !
Le Poète veut croire en son art et sa fonction “divine” d’élever, au contraire, ce parterre qui lui est offert. Il regrette ses années d’adolescent, plein d’espoir dans le monde et dans ses pensées, dénué de toutes richesses matérielles et pourtant très heureux ainsi.
Ma jeunesse!… En un mot, sache en moi ranimer (196)
La force de haïr et le pouvoir d’aimer.
Le Bouffon tient une position intermédiaire. Il loue l’amour et l’incertitude de la vie ; on cherche en vain à la gouverner et au moment où l’on croit y arriver elle nous surprend de la plus incroyable des manières. Sur le public, il pense qu’il veut se reconnaître dans l’action présentée, s’identifier aux personnages :
Il leur faut une glace et non une peinture. (164)
Qu’ils viennent tous les soirs y mirer leur figure !
Le Directeur les exhorte à ne plus parler mais à se mettre à l’œuvre et contenter le public en le surprenant de toutes les manières et tout oser ; machineries, sujets divers embrassant la création toute entière…
Ainsi, ne m’épargnez machines ni décors, (231)
A tous mes magasins ravissez leurs trésors,
Semez à pleines mains la lune, les étoiles,
Les arbres, l’Océan, et les rochers de toiles ;
Peuplez-moi tout cela de bêtes et d’oiseaux :
De la création déroulez les tableaux,
Et passez, au travers de la nature entière,
Et de l’enfer au ciel, et du ciel à la terre.
*
Prologue DANS LE CIEL :
Le Seigneur, les milices célestes, puis Méphistophélès
Les Archanges (Raphaël, Gabriel et Michel) chantent la louange du Créateur et s’extasient sur les merveilles de la Création, quoiqu’ils ne puissent y pénétrer.
Son aspect donne la force aux anges, (267)
Quoiqu’ils ne le puissent pénétrer.
Les merveilles de la création sont inexplicables
Et magnifiques comme à son premier jour.
Méphistophélès s’approche du Seigneur et demande à donner des nouvelles du monde puisque le Créateur en demande. Cette première intervention est lourde de conséquences et d’informations surprenantes par rapport aux canons habituels de la religion chrétienne ! Dieu a perdu depuis longtemps le sens de l’humour, il demande des nouvelles d’ici-bas – c’est donc qu’il a besoin d’un intermédaire pour y voir. On en déduit que c’est le diable qui y règne ! La traduction de Gérard de Nerval, poétique en premier lieu, ne rend pas compte, ici, du champ normal d’intervention du diable qui est la Terre (Und fragt, wie alles sich bei uns befinde). Les hommes iraient mieux s’ils n’avaient été dotés, (lors de la Création) de raison, qu’ils utilisent d’après lui fort mal. Il se moque au passage de la “compagnie” du Seigneur (ses anciens condisciples, puisque le diable est un archange déchu), de la Terre elle même, habituellement considérée comme le joyau de l’Univers (“Je n’ai rien à dire du soleil et des sphères”) et de la Création toute entière puisque le sommet de celle-ci consiste normalement en l’homme “créé à l’image de Dieu” ! L’ironie est, ici, déjà à son comble !
Pardonne si je m’exprime avec moins de solennité : (195)
Je crains bien de me faire huer par la compagnie ;
Mais le pathos dans ma bouche te ferait rire assurément
Si depuis longtemps tu n’en avais perdu l’habitude.
Je n’ai rien à dire du soleil et des sphères,
Mais je vois seulement combien les hommes se tourmentent.
Le petit dieu du monde est encore de la même trempe
Et bizarre comme au premier jour.
Il vivrait, je pense, plus convenablement,
Si tu ne lui avais frappé le cerveau
D’un rayon de la céleste lumière.
Il a nommé cela raison, et ne l’emploie
Qu’à se gouverner plus bêtement que les bêtes.
Dieu demande s’il n’a pas de meilleures nouvelles à lui fournir. Méphistophélès déclare que les hommes lui font tellement pitié qu’il n’a plus le goût de les tourmenter ! Dieu demande alors s’il connait Faust, qu’il considère comme son serviteur. Le diable s’amuse des aspirations du Docteur Faust qui cherche la connaissance universelle, la grandeur de Dieu, mais aussi la félicité terrestre. Dieu dit que celui-ci est plein de promesses car il aspire à lui-même et qu’il va l’amener bientôt vers la lumière. Méphistophélès gage que Dieu sera déçu de cet homme aussi. Ce paragraphe est très important car il montre que l’homme est libre de ses actions et pensées et que Dieu autorise le Diable de le tenter à sa guise.
Sans doute. Celui-là vous sert d’une manière étrange. (300)
Chez ce fou, rien de terrestre, pas même le boire et le manger.
Toujours son esprit chevauche dans les espaces,
Et lui-même se rend compte à moitié de sa folie.
Il demande au ciel ses plus belles étoiles
Et à la terre ses joies les plus sublimes.
Mais rien, de loin ou de près,
Ne suffit à calmer la tempête de ses désirs.
Dieu permet donc à Méphistophélès de tenter Faust à sa guise tant qu’il sera sur terre. Il l’assure de son “hospitalité” et se réjouit même qu’il puisse aiguillonner un peu les hommes enclins à la paresse ! Il reconnait même au diable le pouvoir de créer !
Et Méphistophélès de se réjouir de n’avoir pas rompu avec Dieu et qu’il le traite avec autant de bonhommie ! Le décor est planté ! Le théâtre de la vie en abîme ! C’est bien ce que le Directeur souhaitait.
Tu pourras toujours te présenter ici librement. (336)
Je n’ai jamais haï tes pareils. Entre les esprits qui nient,
L’esprit de ruse et de malice me déplait le moins de tous.
L’activité de l’homme se relâche trop souvent ;
Il est enclin à la paresse, et j’aime à lui voir un compagnon actif,
Inquiet et qui même au besoin peut créer comme le diable.
La NUIT :
Faust, seul dans son cabinet de travail, grande salle gothique voûtée.
Faust se lamente sur son sort ; ses grandes études – philosophie, jurisprudence, médecine et théologie – ne lui permettent pas d’améliorer le sort de ses semblables ni de les convertir. Il s’intitule Docteur ou Maître, mène ses élèves par le bout du nez, mais a le sentiment de ne rien connaître en fait. Son savoir ne lui ôte pas ses doutes ni ses scrupules (éthymologiquement petits cailloux dans la chaussure qui entravent la marche…). Il dit ne craindre ni l’enfer ni le diable, mais toute joie lui est enlevée. En creux il manque de reconnaissance :
Aussi n’ai-je ni bien, ni argent, ni honneur, (374)
ni domination dans le monde :
Un chien ne voudrait pas de la vie à ce prix !
Il pense se tourner vers la magie et fait référence à Nostradamus. Il espère avoir la révélation de ce qui lui manque et la connaissance des secrets de la nature afin de pouvoir les clamer au monde. Il parle à la lune son amie qui lui tient compagnie depuis longtemps pendant ses nuits de travail. Il s’exhorte à réagir et se délivrer de son cadre de travail et d’ennui :
Délivre-toi! Lance-toi dans l’espace! (418)
Ce livre mystérieux, tout écrit de la main de Nostradamus
ne suffit-il pas à te conduire?
Tu pourras connaître alors le cours des astres ;
Alors, si la nature daigne t’instruire,
l’énergie de l’âme te sera communiquée
comme un esprit à un autre esprit.
Il en appelle donc aux esprits. Le signe du macrocosme le remplit d’espoirs.
Je sens que tu t’agites autour de moi. (475)
Esprit que j’ai invoqué! Ah!
Comme mon sein se déchire!
Mes sens s’ouvrent à des impressions nouvelles!
Tout mon cœur s’abandonne à toi!…
Parais! parais! m’en coûtât-il la vie!
(Il saisit le livre, et prononce les signes mystérieux de l’Esprit.
Il s’allume une flamme rouge, l’Esprit apparaît dans la flamme.)
Tout y est dans les désirs du directeur du théâtre, jusqu’au surnaturel…
Mais lorsque l’Esprit paraît, il est saisi d’effroi.
L’Esprit
Qui m’appelle? (482)
Faust
Effroyable vision !
L’Esprit
Tu m’as évoqué. Ton souffle agissait sur ma sphère
et m’en tirait avec violence. Et maintenant…
Faust
Ah ! je ne puis soutenir ta vue !
L’Esprit
Tu aspirais si fortement vers moi !
Tu voulais me voir et m’entendre.
Je cède au désir de ton cœur. – Me voici.
Faust
Pourquoi te cèderais-je, fantôme de flamme? (499)
Je suis Faust, je suis ton égal.
Ici la traduction est un peu inexacte, elle ne rend pas compte du doute de Faust et du caractère éventuel :
Soll ich dir, Flammenbildung, weichen?
Devrais-je te céder?
L’Esprit
Dans l’océan de la vie, et dans la tempête de l’action,
Je monte et je descends, je vais et je viens!
Naissance et tombe!
Mer éternelle, trame changeante, vie énergique,
Dont j’ourdis, au métier bourdonnant du temps,
Les tissus impérissables, vêtements animés de Dieu!
Faust
Esprit créateur, qui ondoies autour du vaste univers,
Combien je me sens petit près de toi!
L’Esprit
Tu es l’égal de l’esprit que tu conçois, mais tu n’es pas égal à moi.
(Il disparaît)
Faust, tombant à la renverse.
Pas à toi!… A qui donc?… Moi! l’image de Dieu!
Pas seulement à toi!
Le valet frappe à la porte…. ramenant Faust à la réalité. Il s’en plaint amèrement.
Faust
O Mort ! Je m’en doute ! – c’est mon serviteur. (518)
Et voilà tout l’éclat de ma félicité réduit à rien !…
Le décalage est ici sublime. Goethe se moque allègrement du sentiment de supériorité de Faust et des aspirations de son valet ; accessoirement même de sa pièce … :
Wagner
Pardonnez ! Je vous entendais déclamer ; (522)
Vous lisiez sûrement une tragédie grecque,
Et je pourrais profiter dans cet art,
Qui est aujourd’hui fort en faveur.
J’ai entendu dire souvent qu’un comédien
Peut en remontrer à un prêtre.
Faust
Oui, si le prêtre est un comédien,
Comme il peut bien arriver de notre temps.
Ici Goethe y va méchamment sur l’art du sermon des prêtres… Auparavant c’était Faust qui avouait tromper ses élèves, ou au moins ne pas savoir si ce qu’il disait était la vérité ; là, en creux, c’est de la religion dont il se moque et de l’ineptie de ses représentants. Il se moque également des livres du passé, qui ne reflètent, d’après lui, que les idées en vogue. Les rares qui ont éveillé les consciences ont été, pour le moins, malmenés. (Je me permets de rappeler ici le sort de Galillé, certainement sous-entendu…)
Faust
Oui, ce qu’on appelle connaître. (588)
Qui osera nommer l’enfant de son nom véritable ?
Le peu d’hommes qui ont su quelque chose,
Et qui ont été assez fous pour ne point garder leur secret dans leur
{propre cœur,
Ceux qui ont découvert au peuple leurs sentiments et leurs vues,
Ont été de tout temps crucifiés et brulés.
Faust demande à Wagner de se retirer, il est en plein doute. Il pensait être à l’image de Dieu et l’apparition de Méphisto l’a ramené à sa condition humaine qui l’insupporte. Il a préparé un breuvage qu’il porte à ses lèvres. La pièce laisse planer ici le doute : est-il encore vivant ? La suite n’est-elle qu’un rêve ? Il parle d’aller en enfer….
Faust
C’est en cessant d’exposer ton corps au doux soleil de la terre; (708)
En te hasardant à enfoncer ces portes devant lesquelles chacun frémit.
Voici le temps de prouver par des actions que la dignité de l’homme
Ne le cède point à la grandeur d’un Dieu !
Il ne faut pas trembler devant ce gouffre obscur,
Où l’imagination semble se condamner à ses propres tourments
Devant cette étroite avenue où tout l’enfer étincelle !
Ose d’un pas hardi aborder ce passage :
Au risque même d’y rencontrer le néant.
Voici donc le décor planté. A mon avis la Sonate commence ici. Liszt ne suit pas l’action de la pièce à la lettre, mais en aborde néanmoins quasiment tous les thèmes. Je vous propose de les aborder chronologiquement en fonction de leur apparition dans la Sonate.
Voici en premier lieu les gammes. Il s’agit de l’identité de Faust / Liszt.
Je suis catholique et hongrois ! Voyez combien ces échelles de sons se transforment au fur et à mesure ; au milieu Faust / Liszt ne sait plus qui il est !







Vous avez remarqué que deux passages dans le groupe B ne seront pas re-exposés. Le caractère de ce premier est clairement interrogatif. Après le développement et la Nuit de Sabbat, Faust ne peut plus s’interroger pour savoir s’il va suivre Méphisto ou pas..

C’est ici que l’analyse est particulièrement primordiale pour l’interprétation de cette œuvre : c’est Méphisto qui parle. Il se fait charmeur et en creux explique à Faust comment charmer… Ce dernier saura s’en souvenir dans le développement… Il convient donc, à mon sens, de jouer ce passage au deuxième degré et non comme un Nocturne de Chopin…

Remarquez en B3 le dédoublement de la personnalité de Faust ! Dans la guirlande de croches de la main droite, Liszt a glissé sur les crêtes les notes caractéristiques de Faust !

Voici le deuxième passage non re-exposé : Faust se considère encore supérieur à Méphisto et entend conserver son libre-arbitre. L’horreur que suscite en lui la Nuit de Sabbat dans laquelle Méphisto l’aura entraîné, l’aura convaincu du contraire…








Observez la grande différence de ce passage avec sa première présentation en B2 : le tempo Adagio, l’accompagnement très doux, la nuance PPP et le La majeur rayonnant… Bref Faust a bien appris la leçon et l’interprète avec tout son cœur… et non comme Méphisto qui ricanait intérieurement…




Ce qui est absolument génial dans cette page c’est l’imbrication des deux personnages : le sujet de la fugue c’est Faust, puis Méphisto, puis un peu de chacun, comme s’ils partaient bras dessus, bras dessous… Quant au Contre-Sujet, il imite la troisième partie du Sujet ! Du coup, à l’audition, on ne distingue plus trop ce qui se passe. En définitive, la forme, pourtant très stricte, se fond dans le discours et se fait totalement oublier ! Du grand Liszt ! De plus, décrire la nuit de Sabbat à l’aide d’une fugue, symbole on ne peut plus clair de la musique religieuse (traditionnellement on joue le Prélude à l’entrée et la Fugue à la sortie du service), Liszt se hisse au rang de Goethe sur l’échelle de l’ironie…



Manifestement Faust n’a pas bien vécu la vision des sorcières ! Il en veut maintenant à Méphisto de l’avoir entraîné avec lui. Le combat entre les deux personnages peut donc être re-exposé… Et la Forme Sonate s’opérer…


Ici, normalement :
Re-Exposition THEME A : Si mineur, GROUPE B : Si mineur.
Le caractère des différentes périodes de B interdit une présentation mineure (comme dans la deuxième sonate de Chopin, entre-autres exemples).
Mais ce n’est pas là que le génie de Liszt opère. Ecoutez les différences très nettes du discours, alors qu’à première vue il semble seulement transposer son matériau dans la tonalité exigée de Si majeur… C’est absolument incroyable et d’une prouesse remarquable. Dommage que Robert Schumann n’ait pas pu se confronter à ce manifeste de musique contemporaine en faveur de la musique descriptive. (Robert Schumann s’était déjà jeté dans le Rhin et se trouvait en Hôpital psychiatrique. C’est Clara Schumann qui a reçu l’envoi et Johannes Brahms qui l’a jouée à vue !)
Dès le Pont, dont les deux parties sont inversées, le discours est très différent, alors que les éléments sont parfaitement conservés…


Faire avancer l’action dans le Pont et décrire des sentiments très différents avec le même matériau, c’est impréssionant. Quoiqu’il ait pu en dire, Liszt est un très grand compositeur !

Pareillement, comparez avec le B2 de l’exposition : c’est hallucinant. Le caractère de ce passage est totalement différent alors que les différences ne sont pas très grandes. Personnellement, je n’y trouve plus l’ironie sous entendue de l’exposition. Après avoir servi à Faust pour séduire Marguerite, ce thème nécessite des indications : « cantando espress. senza slentare » ! Liszt est prudent, il a certainement pensé que l’interprète aurait la nostalgie de son utilisation précédente Adagio…





