Sonate en UT Majeur

SONATE EN Ut MAJEUR de  Friedrich KUHLAU

Exemple très simple de forme Sonate bi-thématique.

PLAN ORDINAIRE :

EXPOSITION :

THEME A       /      (PONT  éventuellement)      /      THEME B (B1, B2 , Bx à caractère cadentiel)

Majeur I  (Tonique)              (Modulation-s)                            V (Dominante) 

Mineur I  (Tonique)             (Modulation-s)                            III (Relatif Majeur) 

DEVELOPPEMENT :

repérer les différents éléments thématiques utilisés

RE-EXPOSITION :

THEME A       /      (PONT éventuellement)      /      THEME B (B1, B2 , Bx à caractère cadentiel) / (CODA éventuellement)

Majeur I  (Tonique)        (Modulations                             I (Tonique) 

Mineur I  (Tonique)         (Modulations ≠)                             I (Tonique)

 

MEDODOLOGIE :

Il faut, en premier lieu, découper les parties en s’appuyant sur le plan harmonique et les ponctuations du discours musical : demi-cadences, cadences parfaites. Puis analyser la structure et l’aspect mélodique des thèmes.

Vocabulaire de base :

Thème A  : se découpe en phrases, demi-phrases éventuellement (A1 / A2), puis on peut identifier des motifs ou des cellules a, a’, a » etc.

LE THEME A SE TERMINE A LA DERNIERE CADENCE AU TON PRINCIPAL ! (Enfin presque toujours…)

Le Pont : son rôle est d’amener la nouvelle tonalité, celle du Thème B (Vte en Majeur / III :Relatif Majeur si la tonalité de l’œuvre est mineure). Il est donc modulant.

Attention, Mozart, Beethoven au début et d’autres, utilisent fréquemment le début du thème A pour commencer le Pont : c’est la modulation qui va intervenir rapidement qui nous renseigne que nous ne sommes plus dans le Th A mais dans le Pont.

Thème B  : se découpe également en phrases, demi-phrases (B1 / B2 …Bx à caractère cadentiel), puis on peut identifier des motifs ou des cellules  b, b’, b » etc.

Décrire précisément les éléments caractéristiques des thèmes vous permettra de repérer plus aisément les éléments du développement.

EXEMPLE DE REDACTION :

INTRODUCTION
Nous sommes en présence d’une Sonatine en Ut Majeur de Friedrich Kuhlau. Cette pièce respecte parfaitement la forme sonate bi-thématique. Dans l’Exposition, nous entendrons donc un thème A en Ut majeur, un pont nous mènera d’Ut majeur à Sol majeur, un groupe de thèmes B sera présenté au ton de la dominante. Dans le Développement, Kuhlau utilisera les éléments caractéristiques du thème A, puis du pont, enfin de B2. La réexposition se fera à l’identique pour le thème A, le pont ne module plus vers la dominante, mais propose un accord de dominante d’Ut, afin de réexposer le groupe B au ton principal.

EXPOSITION
Caractéristiques du Thème A : (Mesures 1 à 8)
Il se déroule sur deux carrures viennoises (a puis a’, a” et a’”) et s’articule autour de l’arpège de l’accord d’Ut majeur aux mesures 1 et 3, la mesure 3 étant précédée d’une levée de trois notes répétées (cellule r). Les mesures 4, 5 et 6 utilisent l’expressivité de l’accente / muette (a/c), précédée d’une levée en croche (a’, a »). Enfin une guirlande de croches termine ce thème sur la dominante (a' »). Ce thème est accompagné par une simple basse d’Alberti.

N.B. : La présentation strophique rend compte des carrures viennoises (4 mesures).

Le pont : (Mesures 9 à 16)
Kuhlau commence par utiliser les trois premières notes du thème A (a) à la main gauche, précédées d’une levée de trois croches conjointes. Il commente ensuite cette cellule de deux blanches et une ronde sur la dominante puis en Ut mineur par bémolisation du mi, enfin l’affirmation du fa # nous mène en Sol majeur. La main droite accompagne par une batterie d’arpèges brisés sur les quatre premières mesures puis par de simples accords arpégés, mais en triolets de croches assez caractéristiques.

 
 

Caractéristique du Groupe de Thèmes B : (Mesures 17 à 31)
B 1 : Après une blanche à contre-temps une ligne de croches descendante (b) se déroule jusqu’à l’accente / muette re / si mesure 20, la main gauche reprenant sa basse d’Alberti. Une deuxième phrase (b’), très expressive, de trois mesures, fait la part belle aux notes étrangères et aux chromatismes retournés sur des notes, à la main gauche, en valeur longue des I°, IV° et V° degrés, affirmant une belle cadence parfaite.

B 2 : (Mesures 24 à 31) : à caractère cadentiel.

Il se caractérise par des doubles croches en gammes. Il se développe sur deux carrures viennoises en utilisant la gamme de Sol majeur, ponctuée d’accords en notes répétées. Mes. 30 & 31, une ligne de croches, descendante, introduit une ambiguïté tonale par le chromatisme fa# / fa bécarre, puis le chromatisme retourné (la, sol, sol#, si) pour finalement installer la dominante d’Ut.

DEVELOPPEMENT :

Il commence par l’utilisation des éléments caractéristiques du thème A : Anacrouse, Accente / Muette, puis les trois notes répétées suivies encore de l’Accente / Muette, toujours accompagnés par une basse d’Alberti. Mesure 39, l’apparition du La b et du Fa # en blanches nous rappelle le pont, tandis que les gammes en double croches et des ponctuations en notes répétées sont manifestement le développement des éléments de B 2. Une formule en ostinato sur un pentacorde termine ce développement et nous ramène au thème A.

 
RE-EXPOSITION

Le thème A est re-exposé à l’identique, le pont également, sauf les deux dernières mesures qui proposent cette fois la dominante d’UT afin de re-exposer le thème B au ton de la tonique. Ce dernier est simplement transposé en Ut. L’œuvre se termine par deux accords d’Ut majeur très affirmatifs.

CONCLUSION

Le matériel thématique de cette pièce est très simple, mais néanmoins expressif, ce qui confère à l’œuvre un caractère naïf et joyeux. Le traitement pianistique très simple, les carrures viennoises et la forme Sonate sans détours nous laissent supposer qu’il s’agit d’une pièce à caractère pédagogique, qui n’est pas sans rappeler Mozart.

NOTICE BIOGRAPHIQUE
(POUR INFO)

Friedrich Kuhlau : né le 11 septembre 1786 à Uelzen près de Hanovre, il décède le 12 mars 1832 à Lyngby près de Copenhague. C’est un compositeur germano-danois.

Encore enfant, Kuhlau perdit son œil droit à la suite d’un accident. Il reçut son instruction musicale à Hambourg auprès de Schwenke. En 1810, pour fuir la conscription française, il partit pour Copenhague et put y trouver une place dans une formation de musique de chambre.

Après la représentation, très appréciée, de ses premiers opéras intitulés Die Räuberburg (Le château des voleurs) et Elisa, il fut nommé compositeur officiel de la cour royale de Danemark. À la suite de la composition du drame Elverhøj, il fut distingué comme professeur. Il mourut à Lyngby le 12 mars 1832.

Outre d’autres opéras, tels que Lulu, Die Zauberharfe (La harpe enchantée) et Hugo und Adelheid, il composa des œuvres vocales et instrumentales ainsi que des pièces pour le piano, dont beaucoup de sonates à destination pédagogique qui sont encore aujourd’hui très utilisées pour l’enseignement.

Le drame Elverhøj (en français : La Colline des elfes), a été composé à l’occasion d’un mariage à la cour de Danemark en 1828. Il a été adapté en cinq mois à partir de nombreuses mélodies populaires danoises et suédoises. Le texte a été écrit par Johann Ludvig Heiberg.

La première représentation eut lieu le 6 novembre 1828 au théâtre royal de Copenhague. Cette œuvre jouit toujours d’une grande popularité au Danemark.

L’ouverture d’Elverhøj a été adaptée pour la musique de film de Olsenbande, Die Olsenbande sieht rot (1976).