BWV 861 – Fuga XVI in g – 1er Livre
Cette fugue à 4 voix BWV 861 est en sol mineur. La tête du sujet se caractérise par une seconde ascendante suivie d’un saut de sixte, puis sensible et tonique. Ambitus de septième diminuée.
La deuxième partie du sujet est simplement constituée d’une double broderie de la médiante.
Comme le sujet commence par la dominante, la réponse subira une mutation de tête ( le 5° devient 1°) puis tout ce qui suit appartiendra au ton de la dominante. Il s’agit d’une réponse tonale en ré mineur.
Le premier contre-sujet procède comme un rétrograde – inversus des éléments du sujet : il commence par la formule en anapeste (deux doubles – croche), puis des croches arpégées sur l’accord de septième diminuée !
Rythmiquement, il complète parfaitement le sujet.
Entre la réponse et la troisième entrée, un conduit (mes 4) utilise la formule de la queue du sujet par deux fois, successivement.
Mesure 5, apparition du second contre-sujet contre la troisième entrée (sujet) dont le rythme est très différent, avec sa valeur longue syncopée, et complémentaire à la fois du sujet et du C.S. 1.
Fin de l’exposition début de la mesure 8, après la quatrième entrée (réponse).
Le premier épisode utilise les broderies de la queue du sujet, celles de la tête du C.S. 1 et le tétracorde ascendant. Le sujet est symbolisé à la basse mesure 11.
Suit un groupe de trois entrées : un sujet au relatif (si b majeur), sa réponse en fa majeur et enfin un sujet en fa majeur (absence de la mutation de tête mesure 15). Les deux premières entrées sont accompagnées du C.S. 1, tandis que la troisième voit apparaître à nouveau le C.S. 2 en plus du C.S. 1.
Mesure 17 : première strette à 2 et à la blanche (sujet en si b majeur, réponse en fa majeur sans mutation de tête et avec transposition de sa queue un ton plus bas, afin de se diriger vers mi b majeur.
Une mesure de conduit, similaire à la mesure 4 avec en plus la tête du C.S. 1, nous mène vers un nouveau groupe de trois entrées : deux sujets en Ut mineur, puis réponse en sol mineur, la première avec les deux C.S., les deux suivantes avec le 1er seulement.
Le deuxième épisode est entièrement construit sur une basse utilisant l’élément queue du sujet, sur laquelle des tétracordes ascendants et descendants sont traités en question / réponse.
Mesure 28 : deuxième strette à 3 et à la blanche, en canon à l’octave avec un C.S. 1 brodé sur sa queue.
Le troisième épisode est construit entièrement sur les éléments en anapeste du la queue du sujet et de la tête du C.S.1.
L’œuvre se termine par deux entrées successives du sujet au ton principal.
Cette fugue, à la fois sobre et expressive, est d’une élégance rare. Le rythme en anapeste, commun à la queue du sujet et à la tête du premier contre-sujet, est la cellule motrice de toute l’œuvre. L’apparition de l’élément tétracorde au deuxième épisode (mes. 25), confère au passage une fluidité inconnue jusqu’alors. L’ultime apparition du sujet est encadrée par deux lignes conjointes qui résument à elles seules, l’élégance de cette partition.

